Marie Hervé & Elsa Martinez 





MARIE HERVE
& ELSA MARTINEZ





©Zoé Ledoux

// BIO




FR. Marie Hervé et Elsa Martinez travaillent en duo depuis 2019.

Diplomées de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d'Arles (FR), elles se sont engagées dans un projet de recherche au long cours sur l'espace méditerranéen et ses constructions historiques, architecturales et culturelles.
Travaillant entre l'Italie et le sud de la France, leur travail dessine une circulation visuelle entre Malte, la Corse, la Grèce, la région du Maghreb, l'Italie du Sud et la Sicile ; construisant une archive personnelle en constante évolution.

Explorant la matérialité de la photographie et de l'objet imprimé, elles collaborent dans le cadre de projets éditoriaux - respectivement en tant que co-fondatrices de la maison d'édition MYTO et de l'atelier de risographie UltraViolet (Marseille). Elles développent actuellement des interventions in situ, installations, ateliers et conférences dans le cadre de la résidence A Natural Oasis? (Biennale des Jeunes Créateurs de l’Europe et de la Méditerranée) ou encore du programme Nuovo Grand Tour de l'Institut français d'Italie, à KORA center / Ramdom association.

Elles sont lauréates de la bourse Eurazéo en 2020 et ont exposé à La Villette et à l'Hôtel de l'Industrie (Paris), pour Jeune Photo Occitanie (Sète), à la Librairie du Palais (Arles), à la REA! Fair (Milan) et au FRAC Paca (Marseille).



EN. Marie Hervé and Elsa Martinez have been working as a duo since 2019.

After graduating from the école Nationale de la Photographie d’Arles (FR), they engaged in a long-term visual research project on the Mediterranean area and its historical, architectural and cultural constructions.
Working between Italy and the south of France, they have been drawing a circulation and visual wandering between Malta, Corsica, Greece, the Maghreb region, Southern Italy and Sicily; constructing a personal and ever-changing archive.

Exploring the materiality of photography and prints, they have also been collaborating in the frame of editorial projects - respectively as co-founders and owners of MYTO Publishing house and UltraViolet riso-print studio (Marseille). They are currently developing in situ interventions, installations, workshops and  lectures in the frame of A Natural Oasis? residency (Biennale des Jeunes Créateurs de l’Europe et de la Méditerranée) and Nuovo Grand Tour program by KORA / Ramdom association and French Institute Italy.

They won the Eurazéo grant in 2020 and exhibited in La Villette and Hôtel de l’Industrie (Paris), Jeune Photo Occitanie (Sète), Librairie du Palais (Arles), REA! Fair (Milano) and FRAC Paca (Marseille).




// DUO PROJECT






EN. It is a commonplace to say that the Mediterranean territory is a space full of myths, legends, and above all, fantasies.

The Mediterranean is supposed to be the center, the foundation of a common culture. This is how founding myths work: they strive to delimit the point of origin as a shared model. This is also what tends to happen in the teaching of what is commonly called the Great History. The whole construction of our research, between images, literature and editorial practices, starts from this theoretical friction point: what are we talking about when we say Mediterranean?
For us, it was a question of taking a step backwards and returning to what often escapes the classical narratives of history and art history. The question then became: what do we make our relics say? How has this theoretical fiction that the Mediterranean territory has become been constructed, and what is it becoming?

It became necessary to slip from the founding myths to the anecdote - to take as a starting point not school books and academic articles, but rather a small history, the more secret, more modest part of what constructs this supposed Mediterranean culture.

Marginal and insular spaces, personal narratives and objects placed on our shelves and in our museums became clues for this long term research, initiated in 2020.

Sand of noises then became an exploration of limit spaces: both in its most classical sense, as borders that can delimit a territory, but above all of the limits of memory, of the true and the false and of human constructions. The figures of ruins, abandonment and reconstruction were our first visual points and act as a leitmotif, as our archive expands.

The island, the distant space, the territories yet-to-be constructed have become tools of thought, from which it becomes possible to speak about this territory and its diversity. Working with these tools also allows us to think of the image as a borderline space between truth and myth; between proof, tool and springboard for invention.















FR.  C’est un lieu commun que de dire que le territoire Méditerrannéen est un espace pétri de mythes, de légendes, et surtout de fantasmes.

La méditerranée serait le centre, la fondation d’une culture commune. C’est ainsi que fonctionnent les mythes fondateurs : ils s’astreignent à délimiter le point d’origine pour en faire un modèle. C’est également ce qui est mis en place dans l’enseignement de ce qu’il est commun d’appeler la Grande Histoire.
Toute la construction de notre recherche, entre images, littérature et pratiques éditoriales, part de ce point de friction théorique : de quoi parle-t-on lorsque l’on dit Méditerranée ? Il s’agissait, pour nous, de faire un pas en arrière; et de revenir à ce qui, souvent, échappe aux narrations classiques de l’histoire et de l’histoire de l’art.
La question est alors devenue : que fait-on dire à nos reliques ? Comment cette fiction théorique qu’est devenu le territoire méditerranéen s’est t-elle construite, et que devient-elle ?

Pour ce faire, il s’agissait de glisser des mythes fondateurs à l’anecdote - prendre pour point de départ non pas les livres d’école et les articles universitaires, mais plutôt une petite histoire, la partie plus secrète, plus modeste, de ce qui fabrique cette supposée culture méditerranéenne.
Les espaces marginaux et insulaires, les narrations personnelles et les objets placés sur nos étagères comme dans nos musées sont devenus autant d’indices permettant de mener cette recherche au long cours, initiée en 2020.

Sand of noises est alors devenu une exploration des espaces limites : à la fois dans son sens le plus classique, comme frontières pouvant délimiter un territoire, mais surtout des limites de la mémoire, du vrai et du faux et des constructions humaines. Le terme de palimpseste, ou le geste de reconstruire sur une forme déjà existante, nous permet d’explorer les figures de la ruine, de l’abandon et du chantier, qui ont été nos premiers point d’appui visuels, et reviennent comme un leitmotiv à mesure que s’étend notre archive.
L’espace lointain, l’archéologie et les espaces en construction sont devenus des outils de pensée, à partir desquels il devient possible de parler de ce territoire et de sa diversité. 



















Cargo Collective 2017 — Frogtown, Los Angeles